mercredi 25 janvier 2017

Fin d'année en... Ísland ! (2)

Gott kvöld! (bonsoir)

Je reprends mes petites aventures islandaises. Dans l'article précédent, nous venions juste de passer notre première nuit à Selfoss...

Jour 7 : vendredi 30 décembre
Après un petit-dej au cake mystérieux (les ingrédients écrits en islandais sur le paquet sont restés incompréhensibles), nous reprenons la route. Programme du jour ? Le Cercle d'or
On appelle ainsi le "regroupement" de 3 principales attractions touristiques : Geysir, Gulfoss et le parc national Þingvellir.

En plus de celles-ci, le paysage est en lui-même une attraction. Depuis la voiture, on s'en prend plein les yeux alors même que le soleil n'est pas encore levé. Du coup, quand on voit un panneau "point de vue touristique, parking", on décide de s'arrêter. Voilà comment, par hasard, nous découvrons le célèbre cratère volcanique Kerið aux allures presque extraterrestres dans la neige, avec son petit lac gelé et le point de vue impressionnant qu'il offre sur la vallée illuminée par le soleil levant :

et dire que ce cratère est dans tous les guides mais qu'on aurait pu le rater !


Nous avons eu de la chance qu'il n'y ait pas trop de monde (pas mal de français quand même, c'est fou tous les français qu'on rencontre en vacances !), ce qui a n'a pas été la même histoire quand on est arrivée à Geysir.

Véritable petit village touristique (boutique, resto, hôtel), le site géothermique de Geysir n'en est pas moins magique : par exemple, le geyser Strokkur entre en éruption toutes les 10 minutes environ, sous la salve des "WHOOOOOOOO" des visiteurs qui l'entourent. "Geysir" est le geyser qui a donné son nom au phénomène, et il a pu monter jusqu'à 80 m de hauteur ! (mais il n'est plus trop actif maintenant, snif...)



Un petit tour de voiture plu loin, nous arrivons à Gulfoss, la très impressionnante cascade de 32 m ! (c'est à ce moment-là que nous réalisons que nous avons faim, et nous mangeons nos sandwichs sur le parking entourés de breaks aux roues plus grandes que moi - ce n'est qu'un détail mais j'avais besoin d'en parler).
Bref, nous fendons donc la foule pour atteindre les 2 fabuleux points de vue du site. C'est vraiment très beau et impressionnant, dommage qu'il y ait tout ce monde qui braille autour et qu'il faut éviter dans le cadrage des photos !
Inutile de préciser qu'avec la lumière du soleil qui commence à se coucher, c'est juste MAGNIFAÏK'.



Mais la journée est loin d'être finie ! Nous roulons maintenant vers Þingvellir, le parc national connu entre autres pour abriter les "plaines du Parlement", où s'est tenu le premier Parlement mondial en l'an 930, et pour être l'endroit de la faille entre les plaques américaine et européenne !
Là, il y a déjà beaucoup moins de monde, et on profite des dernières lueurs du jour pour les dernières photos, les jeux dans la neige, la neige, la neige... (vous ai-je dit qu'on a vu de la NEIGE ??)



Et ensuite, vous pensez qu'on est rentrées, manger et pis dodo ? Oh boy, non !
Sur la route entre Þingvellir et Selfoss se trouve une villette (c'est une petite ville) nommée Flúðir. Si nous nous y arrêtons, alors qu'il fait nuit noire avec quelques flocons, c'est parce ce qu'on nous y a recommandé un hotpot naturel, le Secret Lagoon (Gamla Laugin en VO).
[Attention, petit instant magique à venir.]

Il a dû être divertissant de nous voir avancer, petites françaises enneigées, à l'intérieur du bâtiment qui sert de vestiaires et de bar au Secret Lagoon. Alors que nous achetons nos entrées, nous regardons, avec des points d'interrogation plein les pupilles, des gens sortir d'un grand bassin au-dehors et, en maillot, venir tranquillement à l'intérieur commander une boisson. On nous indique les vestiaires pour nous changer, avec douche obligatoire avant de sortir - à l'islandaise, c'est-à-dire à oualpé siouplez !
Lily et moi, qui avions connu le choc de la sortie dans le froid du hotpot du nord, avons un peu craint la sortie de nuit, avec la neige qui tombe en complément. Mais finalement, cela n'a pas été aussi difficile : nous avons très vite rejoint le bassin et AAAAAAaaaaaaaaah BONHEUR !
photo trouvée sur google... street view, héwé
Le sol plein de sable, les rebords en pierre... tout apparait très naturel et, même si nous ne pouvons pas profiter pleinement du paysage à cause de la nuit (de toute façon, comme je suis myope comme une taupe, je me demande bien ce que j'aurais pu voir de jour...), la petite heure que nous passons dans l'eau est absolument fantastique. Après une journée aussi remplie, l'eau à 40°C est relaxante tout comme il faut, et la sensation de la neige sur le haut du corps alors que les jambes sont bien au chaud est TROP COOL.
Quand on lève la tête, les flocons se mélangent aux étoiles, c'est beau.

Je ne regrette pas d'avoir fait le Secret Lagoon et pas le célèbre Blue Lagoon : même si ce dernier offre également des massages et masques pour la peau, tous les islandais à qui on en a parlé ont dit qu'il était toujours surpeuplé de touristes (et en plus il était pas sur notre chemin - mais il est proche de l'aéroport, apparemment c'est ce que les gens font en dernier, juste avant de s'envoler !)

Maintenant que nous sommes bien reposées, nous rentrons à Selfoss et nous nous arrêtons dans un restaurant pas loin de chez nous ; le Tryggvaskáli. Nous nous y délectons d'un repas islandais : soupe de homard en entrée, agneau ou saumon en plat principal, et mousse au chocolat maison (meilleure spécialité internationale). Le tout nous coûte par personne plus de deux mois de courses en France mais c'est quand même Noël, le nouvel an, la fin d'une belle journée... Ça vaut bien de vider son porte-monnaie !

Et là, on pourrait croire que la journée est terminée, nan ? Et bien nan.
Car ce soir, nous avons une mission : trouver une aurore boréale ! Nous reprenons donc la voiture vers 23h30 pour nous éloigner de Selfoss sur la route menant à Hella, petite ville au sud-est de là. À mi-chemin, on bifurque dans un chemin de ferme et on se gare devant l'entrée d'un champs, au milieu de nulle part.
Et là, on attend.

On attend longtemps.
On est dans la voiture, au chaud, et devant nous s'étend la voie lactée. C'est superbe, mais ce n'est pas aurore-boréalement-superbe. Avec Milou, on sort de la voiture et on chante, on danse, on invoque les esprits des Northern lights... Mais rien ne se passe. Le ciel est dégagé, on voit les étoiles comme je les ai peu vues dans ma vie (la dernière fois, vraiment aussi bien ça devait être aux US), mais c'est tout. La condition principale de voir apparaitre une aurore boréale n'est pas remplie : une éruption solaire.

Pas d'aurore boréale ce soir,
mais c'est quand même magique de danser sous les étoiles

On finit donc par repartir et se coucher enfin après cette longue - loooooongue - journée, la tête remplie de merveilleux souvenirs.

Jour 8 : samedi 31 décembre
Mais ce n'est pas parce que nous nous sommes couchées tard que nous nous levons tard ! Au contraire, car aujourd'hui, une nouvelle journée à Reykjavik nous attend !

Et oui, comme nous n'avions pas eu l'occasion de déambuler ensemble dans les rues de la capitale, nous nous sommes programmé des musées et les dernières boutiques souvenirs pour notre dernier jour en Islande !

Nous commençons par le Þjóðminjasafn Ísland, alias le musée national d'Islande. C'est un grand musée un peu excentré où on a appris tout plein de choses sur l'histoire de l'Islande c'était cool ! J'aime toujours autant ce genre de musée, même si on peut y voir quelques défauts (là par exemple, les panneaux qui expliquaient l'histoire étaient un peu redondants l'un à l'autre, et la mise en scène faisait qu'on ne s'y retrouvait pas forcément dans l'ordre chronologique... mais sinon c'était vraiment chouette !

En sortant, nous longeons le lac Tjörnin gelé, entouré de neige et de petites maisons toutes choupinettes.



Ensuite, nous sommes retournées vers Bankastræti, la rue commerçante, qui devient soudain Laugavegur, puis nous arrivons à la station de bus Hlemmur. Mais Hlemmur n'était pas notre destination. En fait, nous n'aurions même pas dû arriver là. C'est que nous sommes passées sans le voir devant le musée phallologique. Oui, de phallus. une grade salle pleine de phallus d'animaux dans du formol... mais aussi de moules d'humains !
Une bonne tranche de rigolade pour un musée insolite et plein d'humour, où j'aurai eu droit à ma photo devant un phallus de rorqual plus grand que moi (on ne dit pas ça tous les jours, avouez-le !)

Ensuite, nous repartons vers Austurstræti pour finir nos cadeaux dans les boutiques souvenirs. Pour ma part, je suis à la recherche de... Harry Potter en islandais ! Et oui, je veux réitérer ma folie irlandaise pour compléter ma collection de "le tome 1 en la langue de tous les pays où j'ai été" (il m'en manque déjà mais chuuut).
(j'arrête ici le suspens : bien sûr que j'ai trouvé. Et bien sûr que je l'ai ramené ! Il se dit "Harry Potter og viskusteinnimm". Wesh.)

Nos emplettes achevées, nous nous rendons compte qu'il est aux alentours de 16h et... nous n'avons pas déjeuné !!! Pourtant, nous nous promenons depuis le début avec nos sandwichs dans le sac à dos. C'est fou comme le temps peut passer vite quand on voyage ! (toute personne connaissant mon estomac sera, sans aucun doute, estomaqué [haha, I had to, sorry. Really sorry.] devant cette tragédie).
Nous nous arrêtons donc au 10-11, supérette où il y a un espace avec des tables, juste derrière les caisses. On grignote debout, au son du "Next Pleaaaaaaaase" désespéré(ment drôle) de l'un des caissiers.

Que faire ensuite ? C'est le soir du 31, tout commence déjà à fermer, quelques bruits de feux d'artifice résonnent déjà dans les quartiers des environs (comme ça a été le cas toute la journée en fait). Nous avons prévu de retourner dîner à Selfoss avant de repartir à la chasse aux étoiles boréales. Mais comme nous venons de manger, pas tellement envie de nous y remettre tout de suite ! L'autre alternative est de nous trouver un pub et de fêter dignement la fin de l'année ! Bon, tous les bars de la rue ont l'air blindés... et on finit par se retrouver au Hard Rock Cafe ! Ambiance garantie, avec la musique qui déchire et les serveurs à fond à fond !

Il est quand même ensuite l'heure de rentrer. Nous faisons "à la maison" une petite pause bien méritée, enchainant les douches et préparant l'angle d'attaque pour ce soir : quelle est la meilleure heure pour voir une aurore boréale ? Où allons-nous nous poser cette fois ?
Alors que Lily vient tout juste de sortir de la douche, notre hôte frappe à la porte de la chambre : "bonsoir, désolé de vous déranger, je me demandais... Vous avez vu l'aurore boréale, là, dehors ?"

Nous avons bondi, hurlé "WHAAAAAAAAT?", remis en quatrième vitesse nos pantalons de skis et gros pulls et courru à la voiture. Pour bien voir l'aurore, il suffit d'aller à seulement environ 5 km, nous a dit notre hôte. On réalise en chemin que nous n'avons rien pris d'autre que nos vêtements chauds et l'appareil photo de Lily : aucun porte-monnaie, aucun papier d'identité ou de permis... L'heure est trop grave pour penser à ce genre de subtilités !

Et puis on quitte la route principale, comme la veille, pour nous garer dans un chemin de ferme. Sauf que, contrairement à la veille, l'aurore boréale est déjà là, qui se forme sous nos yeux.
Je pourrais essayer de décrire mille fois ce spectacle, mais se serait 1000 infidèles fois. Parce qu'il n'y a pas de mot pour décrire la forme verte qui s'étale, qui dans gracieusement... il n'y a pas de mots pour décrire notre état d'excitation incroyable, les essais de Lily pour prendre une belle photo et enfin, la réussite d'une prise ! et les câlins collectifs, et Milou allongée dans la neige, et les cris de joie qui résument tout le voyage à eux seuls, et les feux d'artifice qui, au loin à Selfoss, s'échappent déjà des jardins pour célébrer la nouvelle année...

On reste 1h là, à ne plus sentir le froid, à répéter "putain c'est dingue, putain..." "vous vous rendez compte... wouhaou quoi..." "et vous vous étiez imaginées, qu'un jour on serait là ensemble, au bout du monde, à voir ça ?" (on devient très vite poétique devant une aurore boréale).
Puis elle commence à s'estomper, notre aurore, et nous rentrons.

Photos de Lily ♥

Après tant d'émotion, on pourrait penser que la journée était finie... Mais avez-vous déjà oublié quel jour on était ? Le 31 décembre. Et comment les islandais fêtent le 31 décembre ?
==> Avec encore plus de feux d'artifice !
Il y en avait absolument partout. PARTOUT. À minuit, de tous les jardins à côté, devant, derrière, PARTOUT les familles lançaient des feux d'artifice. C'était absolument grandiose, ça n'arrêtait pas, on en avait juste au-dessus de la tête, au milieu de la route à 5 m devant nous... magique.
Et dans le genre réveillon inoubliable, j'avoue, il va falloir faire des efforts l'année prochaine !


Jour 9 : dimanche 1er janvier
Nous n'avons pas beaucoup dormi (les feux d'artifice ont duré jusqu'à très tard, bien après que nous soyons rentrées nous coucher), mais si on veut rendre la voiture et arriver à temps à la porte d'embarquement...

Evidemment, à l'agence de location, on regarde attentivement la carrosserie de la voiture. Et, très attentivement, on nous demande de payer, bien sûr ! roooh allez, qu'est-ce que c'est 1950 € de plus, quand on s'amuse ? *désespoir infini*

Bon, on finit quand même par s'en sortir, et naturellement tout s'enchaine très vite : les papiers d'embarquements, l'enregistrement, la recherche de toilettes à l'aéroport, la montée dans l'avion, l'attente-parce-que-forcément-on-aura-un-peu-de-retard, le décollage, les nuages, l'arrivée à Paris Oslo.
Ah oui, je vous avais pas dit ? On a eu une correspondance à Oslo ! Du coup, et même si ça n'aura été que 2h à l'aéroport, je peux quand même dire que j'ai mis les pieds en Norvège !

Nous sommes finalement arrivé à Paris en fin de journée, épuisées, dans le froid humide et la tempête.
Et soudain, ça s'est terminé.

Les 3 folles
Notes si vous envisagez un séjour un Islande :
- il y a de la wifi partout. Même dans les bus. Même dans la plus petite des supérettes.
- tout est ultra méga cher, il faut l'accepter et bien se préparer bancairement et psychologiquement pour ne pas se ruiner la périple à toujours tout compter. Je conseille de télécharger une application (cf point précédent) de conversion des monnaies pour avoir un repère : le ticket de caisse grimpe très très vite !
- ne pas hésiter à parler anglais avec les locaux, même en dehors de Reykjavik : ils seront ravis d'échanger avec vous (et en plus ils parlent trop bien !)
- en hiver ou en été, les paysages et activités, tout aussi magiques qu'ils soient, ont l'air d'être très différents ! Je n'ai pas vu l'Islande en été mais ça donne très envie d'y retourner...
- croire aux elfes et aux trolls.  Deux histoires rigolotes pour finir :
  • Dans la ferme dans le Nord, le fermier nous a expliqué pourquoi certaines routes sont si abrupte que, quand on les monte, on ne voit pas ce qu'il y a derrière et on a l'impression qu'on va tomber dans le vide.
    Il y a une quarantaine d'années, une loi est passée comme quoi les pentes ne devaient pas faire plus de 10 %. Or, sous certaines pentes bien plus abruptes vivaient des elfes. Quand les travaux ont commencé pour aménager les routes, les elfes sont montés au créneau, mécontents de voir leur habitat détruit. Les travaux ont dû être arrêtés et le mettre d'oeuvre a signé un pacte avec le roi des elfes : les pentes resteraient aussi abruptes pour que les elfes puissent rester, mais en échange, les elfes devaient protéger quiconque passerait par la route.
    Le fermier a conclu l'histoire par cela : deux ans auparavant, un couple d'amis est venu les voir dans leur ferme, et la femme était enceinte. Malheureusement, il y avait beaucoup de vent et ils ont perdu le contrôle du véhicule, qui est allé s'encastrer contre une paroi. Et bien ni le couple, ni le bébé n'a été blessé, ils sont sortis de là comme si de rien n'était alors que la voiture était bonne pour la casse !
  • Les 13 Trolls de Noël (en anglais the Yules lads, en islandais Jólasveinarnir) sont 13 vieux Trolls qui vivent avec leurs stricts parents et leur chat mangeur d'enfants. À partir du 12 décembre, chacun à leur tour, leur mère les autorise à sortir de leur grotte pour aller visiter les enfants. Ainsi, tous les soirs, les enfants mettent leur chaussure sous la fenêtre : s'ils ont été sages, ils reçoivent un petit cadeau comme une friandise, et s'ils n'ont pas été sages... une patate ! Mais les Trolls peuvent aussi faire des blagues, comme voler les bougies... Ils ont chacun un nom bien connu et des particularités physiques et de caractères... Bref, tout le monde les connait en Islande ! Quand le dernier Troll rentre à la grotte, le 6 janvier, (ils n'avancent pas tous à la même vitesse) leur mère est si contente de les retrouver qu'elle leur prépare un gros repas !


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- Question ultra-existentielle du jour : Combien ça fait en euros ça ?
- Note pseudo-philosophique du moment : TAKK TAKK BLESS BLESS
- Chanson à avoir dans la tête absolument : Garou et Céline Dion - Sous le vent

samedi 7 janvier 2017

Fin d'année en... Ísland ! (1)

Góðan daginn!

Euh... "À mes souhaits", pensez-vous peut-être ?
Mais non ! Vous savez maintenant comment dire "bonjour" en islandais ! :D

Car c'est en Islande que j'ai passé les fêtes de fin d'année, et naturellement, je ne résiste pas à l'envie de TOUT vous raconter...

En rouge, les villes (ou presque) où l'on a dormi

Jour 1 : samedi 24 décembre
Le premier jour va être très rapide à raconter : à peine sorties de l'avion, Lily et moi (Milou est censée arriver quelques jours plus tard) récupérons nos bagages et filons dans un bus-navette qui roule vers le centre de Reykjavik. La femme qui nous a vendu les tickets, très peu aimable, nous a vaguement montré sur une carte où nous devions nous arrêter. Malheureusement, une fois dans le bus, gros doute : avec la nuit noire au-dehors et tout écrit en islandais, pas facile de s'y retrouver ! On demande donc au chauffeur en anglais, et il nous rassure en nous disant qu'il nous dira quand il faut descendre.
Une heure de route plus tard, nous sommes les deux dernières et il s'arrête le long d'une grande avenue pleine de neige (de la VRAIE NEIGE ! NEIGE NEIGE NEIGE !!!). On redemande au chauffeur en lui indiquant notre airbnb et en lui demandant à quel arrêt c'était le plus pratique pour reprendre un bus pour y parvenir. Réponse ? "Ah mais c'est l'arrêt de bus juste après, remontez je vous amène !"

Et voilà comment, en cette soirée de réveillon, nous avons goûté pour la première fois à la gentillesse des islandais !

Jour 2 : dimanche 25 décembre
Nous avons donc dormi dans notre premier airbnb du séjour : dans la première partie de sa maison de quartier, un couple a aménagé une chambre fournie en frigo, évier, avec toilettes de l'autre côté du couloir. Parfait pour avoir notre indépendance tout en vivant dans un lieu authentique !
Au matin du 25 décembre, pas de cadeaux à déballer : nous avons un bus à prendre pour rejoindre le centre de Reykjavik et commencer les visites.

Notez qu'à cette période, le soleil ne se lève pas avant 11h15 environ, il faisait donc encore nuit quand nous avons débarqué sur Lækjargata, l'une des rues principales. Puis nous avons commencé à déambuler un peu au hasard sur la très populaire Bankastræti (rue avec pleins de commerces) avant de tourner vers le port et d'avoir une super vue sur Harpa, le concert hall, et de l'île totalement glacée Engey.
On a un peu longé le port vers l'Ouest, jusqu'à Höfn, la partie "vieux port" dans laquelle les petites cabanes de pêcheurs ont été reconverties en boutiques et restaurants, avant de redescendre et de tomber sur Ingólfur Square, une petite place carrée où une patinoire a été installée pour l'hiver (mais fermée quand on arrive parce que 1- il fait toujours nuit ; 2- on est le matin du 25 décembre).



On s'arrête un instant dans un kebab de la place (oui, un kebab, le jour de Noël, ouiouioui) pour nous réchauffer après le vent glacial du port, manger un bout et trouver de la wifi.
Après la petite collation, nous nous délections du vent et de la neige sur le trajet qui nous amène au

Saga Museum, super musée sur l'histoire de l'Islande et ses sagas : grandes épopées littéraires mélangeant réalité historique et légendes héroïques. On nous donne des audio-guides qui expliquent les scènes présentées devant nous.  C'est assez court mais plutôt fun !

En sortant, une grosse tempête de neige se lève. On file donc se mettre à l'abri à Aurora Reykjavik Northern Light Center, le musée des aurores boréales, où l'on apprend comment elles se forment, quand mieux les observer, etc etc. La visite s'achève sur un film où l'on voit des aurores boréales sous divers payages islandais magnifiques, sous une musique très apaisante : parfait pour une petite pause (et entretenir notre fascination pour le phénomène !)

Nous retournons ensuite dans Bankastræti puis dans sa continuité, Laugavegur, où nous tombons (enfin) sur un magasin de souvenir ouvert et une sorte d'office de tourisme et d'informations. On y "book" notre activité pour demain : balade en chevaux islandais !
Ensuite, étape difficile : trouver un restaurant ouvert et pas cher ! C'est ainsi que nous finissons par manger... indien, le soir du 25 décembre en Islande.



Bilan du premier aperçu de Reykjavik ? Ça a l'air d'être une ville très mignonne et ouverte, à échelle humaine. On a croisé beaucoup de touristes (il n'y a qu'eux pour sortir un 25 décembre) mais les rues n'ont pas l'air de leur être "consacrées". Bref, une capitale de toute beauté !

Jour 3 : lundi 26 décembre
Le lendemain matin, nous filons à la Volcano House, un petit musée qui présente, dans un film d'une heure, les éruptions de Vestmannaeyer (1973) et Eyafjallajökull (2010, prononcez ay-yah-fyat-lah-yoh-kutl).
Les volcans font partie intégrante de la vie des islandais, cela a donc été très intéressant ! En plus il y a une petite expo/boutique libre d'entrée avec plein d'explications et de roches volcaniques à faire rêver les géologues !

Avant notre rendez-vous pour la balade en chevaux, nous retournons à Ingólfur Square pour manger... un hot-dog ! C'est un peu la spécialité du coin, le truc à faire absolument : prendre un hot-dog près du port ! Ensuite, direction la cathédrale, Hallgrímskirkja, en passant par l'autre rue commerçante, Skólavörðustígur (à la fin je vous fais une dictée !).

Si nous nous dirigeons pas là, c'est parce que nous avons rendez-vous avec le mini-bus qui doit nous amener à la ferme des chevaux ! C'est une chose que j'ignorais, mais les chevaux islandais sont vraiment a thing, ici. Cette race est unique au monde et l'île compte beaucoup de ranchs.
Celui où nous allons, Íshestar, est à environ une demi-heure au Sud de Reykjavik, en pleine nature.
Je n'ai malheureusement pas pu prendre de photos pendant que je montais, mais IL FAUT QUE JE VOUS LE DISE, le cheval que l'on m'a attribué était noir avec une trace blanche sur le front... et s'appelait HARRY POTTER !!!
Rien que là, ça commençait bien.

Et puis, pendant la balade en elle-même... Wouha ! Imaginez un paysage tout blanc, parsemé de roches et de collines, quelques sapins autour du ranch, puis plus rien, et un ciel bleu splendide ! Du moins, au début : 10 minutes avant la fin, le vent a commencé à se lever, nous avons eu beaucoup de chance !
(ainsi que mes doigts de pieds de ne pas tomber à cause du froid !)

Jour 4 : mardi 27 décembre
Au matin du quatrième jour, mauvaise nouvelle : nous recevons un message de Milou, coincée à son escale de Copenhague car sa compagnie aérienne ne veut pas prendre le risque d'atterrir à Reykjavik à cause de la méga tempête en cours !

Ici, on doit s'arrêter un instant et réfléchir. Que faire ? Milou était sensée récupérer la voiture à l'aéroportet venir nous chercher avant que nous ne filions vers le Nord.
Nous attendons donc des nouvelles : l'avion décollera-t-il ? En fin de matinée, Milou nous apprend que non : il est carrément reporté au lendemain ! Le temps qu'elle arrive, que nous allions dans le Nord... Notre réservation là-haut sera déjà terminée.

La deuxième possibilité est de récupérer nous-mêmes la voiture : à Reykjavik, nous allons voir à l'agence si on peut, même si c'est Milou qui avait officiellement démarré les papiers. Je n'entrerai pas dans tous les détails mais sachez que VENT + FROID + NEIGE nous ont bien accompagnés dans notre quête (mais nous avons eu l'occasion de passer très rapidement devant Sólfarið, célèbre sculpture de vaisseau viking).
À l'agence, le môssieur très sympa nous confirme qu'il n'y a aucun soucis, par contre la voiture nous attend à l'aéroport, et pas en centre-ville, nous sommes donc bonnes pour reprendre le (très cher) bus-navette !

Mais au final, tout va bien : Milou visite Copenhague et nous roulons vers le Nord sur la nationale 1, la seule route principale qui fait le tour de l'île. Je vous avoue, j'avais décidé de ne pas conduire, n'ayant pas touché à des pédales depuis au moins 3 ans la reprise aurait été sportive. Un grand merci-cœur-cœur à Lily qui a donc pris le volant malgré le verglas et le vent !
La route nous a permis de découvrir d'étonnants paysages, de la montagne enneigée parsemée de cascades aux routes si proches de l'océan que les vagues te chatouillent les roues...



La nuit tombant vite, nous étions heureuses d'arriver dans les environs de Sauðarkrókur, la petite ville portière à côté de laquelle se trouve la ferme-airbnb qui nous accueille. Là, nous quittons la route 1 et entrons dans des routes bien plus petites, bien moins éclairées et... bien plus pentues ! Tellement qu'il nous est arrivé de ne pas vraiment savoir si la route continuait vraiment ou s'il n'y avait pas un précipice de l'autre côté !

En arrivant, nos hôtes nous ont très bien accueilli : un jeune couple avec un bébé possèdent la ferme, et il y avait aussi de la famille à eux, un homme avec ses trois enfants adolescents. Nous avons alors pu constater à quel point tout le monde parle très bien anglais ici !
Ce soir-là, après une petite pensée pour Milou-loin-de-nous, nous n'avons pas fait long feu.

Jour 5 : mercredi 28 décembre
Malheureusement, la tempête fait toujours rage ce matin, et plusieurs possibilités s'offrent de nouveau à nous :
1- reprendre la voiture et aller explorer les environs par nous-mêmes (il y a quelques petites attractions touristiques à l'Est, Nord-Est) ;
2- suivre la famille qui va à Sauðarkrokur profiter de la piscine avec hotpot puis faire quelques courses et rentrer tranquillement à la ferme.

Nous nous décidons pour la seconde option. Les ados et leur père partent en premier, puis nous montons avec le couple et le bébé. Ces derniers ne vont pas à la piscine, ils nous y déposent juste mais, à notre arrivée, les autres sont déjà entrés. Nous voilà donc seules dans les vestiaires et dans le couloir fatidique au bout duquel se trouve la porte battue par le vent qui nous permettra de rejoindre les bains.
Ah oui, avais-je précisé ? la piscine est en extérieur, pour bien profiter de l'eau chaude (40 °C) et des paysages naturels, of course.
Mais pas si of course que ça quand on a vu ce qu'était la tempête dehors, et qu'on doit bien sortir là-dedans en maillot de bain. Quelques "Mais qu'est-ce qu'on fout lààààà ?" et hésitations plus tard, on ouvre enfin la porte.

Photo des hotpots probablement prise
en été pour le site de la piscine
Et ben, au final, on n'a même pas perdus d'orteils ! Entre le hotspot et la porte, il y avait une piscine "normale" de 25 m, dans laquelle nous avons plongé avec hargne, puis parcouru en largeur avant d'en sortir et de courir au hotspot, déjà occupé par la famille qui a bien ri en nous voyant congelées. Ce n'est pas un bain "naturel" comme il peut y en avoir d'autres, mais peu importe ! C'est très relaxant et on a bien ri avec les autres.



Après un bon barbotage fumant, nous accompagnons la petite troupe en courses. Là, nous en profitons pour demander quels sont les aliments "typiques" d'ici. Réponse immédiate : SKYR ! c'est un yaourt islandais très apprécié. Mais aussi, le poisson séché ! Nous décidons de prendre du haddock, et nos amis nous précisent qu'il faut le manger trempé dans... du beurre ! Bon et bien, si il faut... On prend aussi des petites douceurs, Californiu Rúsínur, raisins secs enrobés de chocolat.

En rentrant à la maison, nous goûtons tout ça et... miam-miam-miam (fat-fat-fat) ! Nous passons tout l'après-midi avec nos hôtes, à faire des jeux de société, nourrir les vaches et le petit veau né quelques heures à peine avant notre arrivée, puis le propriétaire nous emmène, en tracteur, nourrir ses chevaux islandais semi-sauvages. Son terrain est tellement grand qu'on met bien 10-15 minutes en tracteur pour arriver au milieu d'une plaine (entourée de montagnes et de rivières glacées). Soudain, on est dépassés par les chevaux au galop, et la magie commence. On s'arrête et on descend là, au milieu d'une trentaine de chevaux, au milieu des montagnes, au milieu de la neige... On ne reste pas longtemps mais ouais, ce moment là est magique.

De retour à la ferme, nous regardons le dvd d'un spectacle d'un célèbre humoriste islandais (en anglais), Bjarni Haukur Thorsson : How to become an icelandic in 60 minutes?
C'était très drôle, je le conseille pour ceux qui sont curieux de la culture islandaise !

Nous avons ensuite cuisiné tous ensemble et mangé, puis, après d'autres petits jeux, il était temps d'aller se coucher.

Mine de rien, nous avons passé, en toute simplicité, l'une des plus belles journée de notre voyage. Nous avons appris plein de choses grâce à ces gens adorables qui nous excellemment accueillis, mille fois takk takk ! (merci en islandais)



Jour 6 : jeudi 29 décembre
Le lendemain, le temps s'est un peu levé et nous traînons un peu la patte : aujourd'hui, nous sommes déjà censées repartir et retrouver (enfin) Milou, mais nous avons le sentiment de quitter de très bons amis.
Après un dernier bisou aux vaches, au chien, et une belle séance photo sous lever de soleil, nous partons.

Nous avons rendez-vous avec Milou à Blönduós, où elle monte en car depuis Reykjavik juste pour le plaisir de redescendre en notre folle compagnie.
(Pour vous situer, il y a quand même bien 3 h entre Blönduós et Reykjavik, à vitesse normale !)

Lily et moi, bien plus près, prenons donc notre temps en nous arrêtant à des jolis points de vue pendant qu'il fait jour, pour prendre des photos.
Même si la tempête s'est levée, il y a encore beaucoup de vent. Aussi, lorsque nous nous arrêtons à l'un de ces fameux points de vue dans les fjords, je ne peux empêcher la portière de partir à la recherche de son indépendance : ayant à peine ouvert, une bourrasque la pousse vers l'extérieur d'une telle force que je la lâche.
BAAAAM !
La portière s'est cogné à 180° contre la carrosserie, mais tout semble dans l'ordre... On prend nos jolies photos et on repart... en nous rendons compte que, quand même, il y a un trou dans la carrosserie ! Cela n'empêche pas la voiture de rouler, ni ne laisse le froid entrer, mais on se doute bien que l'agence de location aura un petit commentaire à ce sujet... Wups!

À Blönduós, nous attendons Milou dans une station de repos. Quand enfin le car arrive, grande est notre joie ! Nous nous faisons un petit hot dog le temps de nous raconter les dernières (més)aventures, puis nous voilà de nouveau sur la route !
(et du coup, on ne s'est plus arrêtées en chemin pour prendre des photos...)

Le soir, nous arrivons à Selfoss, où nous avons loué une chambre dans une guesthouse. Cette petite ville tout proche de Reykjavik nous semble toute mimi et nous rappelle les villes de Provinces canadiennes : grandes maisons avec jardin, grandes rues aérées qui permettent de voir le ciel...
On ne tarde pas à trouver notre logement, et, à l'intérieur, je ne tarde pas à faire tomber du mur un cadre en le poussant avec ma valise dans les escaliers... Bah, Dédé débarque quoi !

Quelques courses, quelques dégustations, quelques jeux plus tard, au dodo !
Le lendemain, le fameux Cercle d'Or nous attend. Mais ça, ce sera pour la seconde partie de l'article. ;)

Vue depuis la ferme, point de vue "de la portière" (ça valait le coup, non ?), road 1

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- Question ultra-existentielle du jour : Comment ça se prononce ça ?
- Note pseudo-philosophique du moment : At the roundabout, take the second exit to... 1!
- Chanson à avoir dans la tête absolument : Pentatonix - Hallelujah