Me voilà repartie pour le dernier épisode de mon récit écossais.
Alors, où en étais-je ?
Ah oui : le départ de Skye.
Le 26 mars, de retour sur "l'île principale", nous nous arrêtons au château « le plus romantique d'Écosse » (dixit la plupart des guides), Eilean Donan Castle.
Nous l'avions déjà vu à la tombée de la nuit en approchant de Skye, et il avait déjà quelque chose – effectivement – de romantique. De jour, dans la brume de temps pluvieux, le château ne perd rien de son charme. Après avoir traversé le pont qui permet d'y accéder, on se trouve face aux bâtiments, reconstruits au début du XIXe siècle (tout avait était détruit au XVIIe). Tout comme à Dunvegan, la visite est libre et des guides sont présents dans toutes les salles pour répondre à toutes nos questions (ce dont on ne se prive évidemment pas). Encore une fois, nous sommes plongées dans l'histoire et les traditions de l'Écosse, et j'adore cette visite !
Néanmoins,
je n'ai pas trouvé le château si « romantique » que ça,
finalement. Je suis peut-être trop attachée aux châteaux de la
Loire mais, aussi intéressant et beau ce château est-il, j'ai été,
je ne sais pas trop de quoi, déçue. Pas assez magique ? Un peu
trop de déjà vu ? Non, pourtant, car Eilean Donan est assez
unique en son genre, et un « must-to-see » indéniable.
Peut-être que ma découverte, la veille, de Dunvegan qui m'a
beaucoup surprise, a jeté une ombre inconsciente sur Eilean Donan.
Mais comme je disais, j'ai quand même adoré ! (oui, je suis
pleine de contradictions)
Après
le château, nous avons prévu d'aller à Fort William, où une
chambre dans un hôtel nous attend pour la nuit. Problème : le
prochain bus n'est que 2h plus tard, et il n'y a pas grand-chose à
faire autour du château, surtout avec tous nos bagages.
Eeeeeet
nous voilà reparties à faire du stop !
Le
monsieur qui s'arrête pour nous prendre est pêcheur, conducteur
d'une grosse voiture type Van (hum, comme vous pouvez le constater,
je suis toujours aussi peu douée en reconnaissance de voiture. Ça
aide si je dis qu'elle était noire ?). Bref, je me retrouve à
l'arrière, en compagnie de caisses de… crabes ! La situation
est plutôt coquasse, c'est rigolo.
En
route, on croise de nouvelles montagnes, de nouvelles cascades, de
nouvelles chèvres sauvages en plein milieu de la route… Et
malheureusement, notre gentil pêcheur ne va pas à Fort William
(dans le sud), mais à Inverness, dans le nord ! Donc il nous
dépose « à la croisée des chemins », dans un petit
village où se trouve le Colombus' Well, un puits super vieux qui
aurait eu des propriétés guérisseuse grâce à la venue d'un Saint
(Colombus). On refait de nouveau du stop et, en très peu de temps,
un autre conducteur nous propose un « lift ». Cette fois,
c'est un londonien venu en vacances, donc il a autant envie que nous
de s'arrêter par-ci par-là pour prendre des photos, ce qu'il fait
pour notre plus grand plaisir. On rigole bien pendant tout le trajet,
et c'est sous une pluie battante que nous arrivons à Fort William.
Par un heureux hasard, il nous dépose tout près de notre hôtel,
juste à côté d'un resto chinois. On commande à emporte et on
court presque à l'hôtel pour aller se réchauffer (enfin, si on
veut : j'ai jamais vu une chambre d'hôtel aussi glaciale que
celle-ci ! Mais bon, au moins on était à l'abri de la pluie).
Nous
passons la soirée dans la salle commune, à papoter avec le
réceptionniste/barman et à jouer aux cartes et aux dominos en
buvant du thé.
Le
lendemain, jour de Pâques, après une véritable tempête dans la
nuit, il fait plutôt beau. On se balade un peu dans Fort William
tout en nous dirigeant vers la gare. Là, nous prenons un train pour
Glenfinnan. Ça ne vous dit rien ? MAIS VOYONS ! C'est là
qu'ont été tournées plusieurs scènes du Poudlard Express, vous
savez, quand il passe sur un pont autour d'un paysage trop beau ?
ET BIEN C'EST LÀ !!!
Mon
(gros) côté Potterhead est tout excité au moment où le train
ralentit et dit « attention, préparez vos appareils
photos... » alors que ce train est un train normal reliant Fort
William à Mallaig, tous les passagers ne s'arrêtent donc pas à
Glenfinnan, et certains s'en foutent probablement royalement… Mais,
outre Harry Potter, ce viaduc historique est célèbre pour son train
à vapeur reliant Fort William à Mallaig, l'un des voyages
ferroviaires les plus beaux du monde, à ce qu'il paraît. Glenfinnan
est aussi un lieu important pour l'histoire des Jacobites (je ferai
un exposé privé à ceux qui le souhaitent), puisque c'est ici que,
en 1745, Bonnie Prince Charlie commence vraiment sa reconquête de
l'Écosse. Il y a d'ailleurs, juste en face du pont « HP »,
un mémorial en son honneur. Nous ne nous y approchons pas puisqu'il
faut payer, mais un free Visitor Centre abrite une exposition sur
cette période (et vend des baguettes magiques. Le mélange des héros
<3).
Plusieurs
séances photos plus tard (le site est magnifique, que ce soit du
côté du pont ou celui du mémorial, devant un lac où se trouve une
petite île que je jurerais apercevoir aussi dans HP3 – la scène
où Hagrid est tristounet car il apprend la mise à mort de Buck et
il balance des galets dans l'eau, vous voyez ? nan ?), nous devons
nous mettre en route pour Glasgow.
Point
de suspens : nous avons fait du stop !
Un
premier couple nous ramène à Fort William, sa destination, puis
nous cherchons un endroit stratégique (sortie de la ville, bonne
direction, bonne visibilité, possibilité pour une voiture de
s'arrêter sans danger) où nous poster. Il recommence à pleuvoir
mais, fort heureusement, une voiture s'arrête assez rapidement. Le
conducteur retourne en Angleterre et sa route – miracle ! –
passe par Glagow. Là encore, le trajet s'est très bien déroulé à
papoter entourés des paysages plus somptueux les uns que les autres,
en passant par le Ben Nevis (plus haut sommet d'UK) et le Loch
Lomond.
Et
enfin : Glasgow.
Comme
nous arrivons en fin de journée, nous ne passons pas de temps à
visiter et nous dirigeons directement vers l'appartement de notre
couchsurfeuse. En se couchant ce soir là, on a peine à imaginer
que, le matin même, on prenait notre petit-déj dans un hôtel de
Fort William !
Le
lendemain, sus à la découverte de la ville ! Nous commençons
par la Nécropole, cimetière sur une colline qui surplombe la
cathédrale. Vous ai-je déjà dit que j'aime les cimetières ?
J'adore les cimetières ! D'autant que le ciel est redevenu
bleu, il est donc très agréable de se promener dans cette
Necropolis (si si, j'vous jure !).
Ensuite,
cap sur la cathédrale, que nous visitons de fond en comble (ma
partie préférée : la vieille église, aka la crypte). Puis
nous nous nous dirigeons vers le centre ville.
Là,
Isa préfère m'attendre dans un Starbuck où elle travaille sur une
dernière dissert' pour ses cours pendant que je fais un « petit »
tour dans la ville. Musée d'Art Moderne, Buchanan Street, Merchant
City, George Square… Je retourne même à la cathédrale après
avoir été tout à l'ouest de la ville sur Sauchiehall street
(croyez-moi, ça fait une trotte !).
Je
suis surtout impressionnée par la présence de très belles fresques
murales, un peu partout dans le centre ville, et surtout… de
Tardis. Enfin… de « Police Box » quoi. Mais je ne
pensais pas qu'elles étaient encore possiblement utilisées, et ça
a été une bonne surprise (surtout quand j'ai vu la première,
j'avoue que ça m'a fait tout drôle). J'en ai compté 3 en tout,
plus une dans une fresque !
Je
rejoins Isabelle en fin d'après-midi et nous allons prendre un verre
dans un pub non loin de là, histoire de « goûter à la
coutume locale » (ce qui est toujours bon).
Le
jour d'après est le dernier jour avec Isa : elle repartira dans
la soirée en train, et moi le lendemain. Nous en profitons pour
faire nos derniers musées ensemble : la Kelvingrove Art Gallery
and Museum et le Hunter's Museum, dans l'Université.
J'ai
absolument adoré Kelvingrove, qui m'a fait penser au National Museum
d'Édimbourg avec ses supers tableaux, ses grandes galeries, ses
parties histoires ou sciences naturelles. Tout ce que j'aime !
Mais
le must aura sans doute été l'orgue, au centre de la grande
galerie, dont un homme est venu joué à la mi-journée, et qui
retentissait dans toutes les salles alentours. C'est le petit moment
magique de la journée !
Nous entrons ensuite sur le campus de l'une des plus vieilles universités d'Europe, et, me croyant à Poudlard, j'en tombe immédiatement sous le charme (notez que ce n'est pas la première fois que ça arrive, ce doit être l'effet contre-Tanneurs...). Le Hunter's Museum regroupe la collection d'un p'tit monsieur (Hunter), professeur anatomiste de son état, qui a fait beaucoup d'expériences de médecine et sur le corps en général. Certaines expériences ont d'ailleurs été protégées dans du formol, on peut encore les voir aujourd'hui : chiens à deux têtes, fœtus, mains cancéreuses, urine... C'est, ma foi, plutôt varié dans le genre fascinant/horreur (au choix). De nombreux outils de médecine, et notamment de chirurgie sont aussi exposés, et tout cela est très intéressant, oui oui ! Cet homme, et ses collaborateurs puis ses "héritiers" dans le métier, sont important pour l'histoire de la médecine et de Glasgow.
Après notre dernière journée ensemble, j'accompagne donc Isa à la gare et nous nous quittons avec la promesse de nous revoir bientôt (ou au moins, de ne pas attendre TROIS ANS !).
Cette promesse est tenue puisque nous nous revoyons cinq minutes plus tard : le train qui doit ramener Isa chez elle à Lancaster ne peut démarrer pour un quelconque problème technique ou je-sais-pas-trop-quoi. J'attends avec elle le temps qu'ils affrètent des bus pour tous les voyageurs puis c'est le dernier au-revoir.
(snif snif!)
Le lendemain, je prends mon temps. de chez la couchsurfeuse à la gare des bus qui doit me ramener à Edinburgh, je dois traverser une bonne partie du centre-ville, y compris un petit passage presque obligé par la Nécropole que j'ai tant aimée. En face de la cathédrale se trouve un petit musée où je décide d'entrer (comme ça, parce que c'est free), le St Mungo's Museum of Religious Life & Art. Alors comme ça, le nom fait un peu peur, et je m'attendais surtout à des œuvres religieuses autour de Jésus & Cie, et finalement j'ai été très agréablement surprise : c'est un musée qui se veut parler de toutes les religions, de tous les modes de vie, de toutes les cultures. Ainsi, dans la première salle se côtoient un Buddha, un dessin du "dream time" des aborigènes d'Australie, un tapis de prière musulman, sous le regard d'un saint quelconque sur un vitrail. J'ai vraiment beaucoup aimé aussi la salle où, période de la vie par période de la vie (naissance, enfance, mariage, mort...), les vitrines exposent sans juger les rites de religions très différentes, dans un état qui m'a semblé être très respectueux. Si un jour vous allez à Glasgow, ne ratez pas ce musée !
Juste en face se trouve l'une des plus vieilles maisons de la ville, Provand's Lordship, gratuite aussi, que j'ai également visité. Ils ont reconstitué les salles telles qu'elles pouvaient l'être à l'époque, ainsi qu'un petit jardin médicinal tout mignon à l'arrière.
Il faisait toujours beau, je me suis donc assise un petit moment dans un square, à manger du bacon et du Babybel en regardant les pigeons à mes pieds (c'est con un pigeon. J'aime les pigeons).
Et j'ai fini par quitter Glasgow pour Edinburgh, là où tout a commencé.
Mais vous connaissez déjà la suite si vous avez lu la part I ;)
Écosse,
le bilan : super voyage mais je conseille quand même de le
faire en voiture pour ceux qui peuvent. Sinon, l'auto-stop
(hitchhiking) marche plutôt bien ;)
Evidemment, se méfier de la pluie, mais ça fait partie du charme du pays !
Evidemment, se méfier de la pluie, mais ça fait partie du charme du pays !
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- Question ultra-existentielle du jour : est-ce qu'il y a un endroit où poser les bagages ?
- Note pseudo-philosophique du moment : et après tout ça, la plus grosse récompense, le moment indispensable du voyage : le bain post-road-trip.
- Chanson à avoir dans la tête absolument : Flower of Scotland (hymne écossais)